Le roi de l'Hiver, Bernard Cornwell
épopée médiévale - légende arthurienne - réalisme - religions
première édition de 1995 à 1997
Vème siècle, Bretagne. Pour distraire une reine, un vieux moine raconte sa glorieuse jeunesse de chef de guerre auprès d'Arthur.
Le récit se passe sur un mode réaliste : plongeon direct dans la violence d'un sombre et souvent cruel univers médiéval (guerres, pillages, esclavagisme, viols, sacrifices humains à la gloire d'anciens dieux). Si comme moi, la violence gratuite n'est pas votre tasse de thé, ne fuyez pas à toute jambe immédiatement : il n'y a pas de descriptions gores inutiles pour le plaisir des pervers, simplement, ces évènements terribles font ici partie du quotidien des personnages.
Passé la phase d'accoutumance à l'ambiance et aux noms de lieux bretons difficilement prononçables, même dans votre tête, ça vaut le coup de faire un effort pour rentrer dans cette lecture exigente de grande qualité (le récit authentique d'un proche du roi Arthur, ça se mérite non ?). En effet vous allez progressivement vous attacher aux personnages et redemander de ce monde lointain, chimérique, mais crédible : la Bretagne ancienne, la lutte entre farouches partisans des anciens dieux et chrétiens prêts à tout...
Les personnages justement, sont toujours plus bruts de décoffrage que ce à quoi vous pouvez vous attendre, quelle que soit votre approche de la légende arthurienne. Ce qui génère des dialogues souvent drôles, même s'ils ne constituent pas le gros du texte.
Le récit fait une grande part à la rivalité entre christianisme et paganisme et nous offre une vision réaliste de la pratique de la magie des druides, ainsi qu'une vision renouvelée de la quête du Graal (qui elle aussi repose sur les conclusions de l'auteur à propos d'indices historiques).
A la fin du premier tome on trouve les notes de l'auteur, qui sont très intéressantes, et où il nous explique comment se situe le récit par rapport à l'Histoire. En gros, on ne sait rien à propos d'Arthur, pas même s'il a réellement existé. Cependant il y a beaucoup à tirer de l'époque à laquelle il a probablement vécu. Et Bernard Cornwell en a tiré le maximum, vraiment, pour faire vivre une épopée riche et inimitable.
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