Rimbaud, Pierre Petitfils
Biographie - 1982
C'est un récit moins dense et foisonnant de détails que celui de Jean-Jacques Lefrere. Le ton est bien différent : chez Lefrere on était dans la précision, le factuel étayé par de nombreux témoignages (tous les témoignages existants, semble-t-il). La neutralité aussi, excepté par ci par là quand tombe un trait d'humour -une pique envers Paterne Berrichon ou Isabelle Rimbaud, le plus souvent-.
Avec Petitfils, la narration est plus présente. L'auteur tente de nous donner connaissance des émotions et de la psychologie de Rimbaud, pas seulement de ses actes et de ses textes. On pourra donc dire que ce travail est moins objectif. Mais personnellement, malgré le long travail de JJ Lefrere, j'ai compris plus de choses clés grâce à la plume de Petitfils. Peut être que la densité du premier peut faire passer à côté de certaines infos. En tout cas la simplicité du deuxième donne à voir les choses plus clairement, et ne s'attarde pas sur des faits ou des questions qui me semblent relever parfois du détail.
Par ailleurs Petitfils tient plusieurs fois à prouver que Rimbaud n'était pas homosexuel et que s'il a eu des relations de cet ordre avec Verlaine, c'était uniquement afin d'atteindre le dérèglement de tous les sens et la Voyance. L'auteur parle même de vice pour désigner l'homosexualité (ce qui était peut-être encore d'usage courant en 1982 ?).
Un fait me semble significatif de cette volonté d'éluder cet aspect de la vie de Rimbaud.
Il y a une lettre de Rimbaud à Verlaine, en juillet 1873, qui fait suite au départ en trombe du second pour quitter le premier (épisode cocasse du hareng et de la bouteille d'huile à Londres...) Petitfils cite l'essentiel de ce courrier, mais ne reproduit pas les passages disant : "à toi toute la vie", ni le "je t'aime" qui revient deux fois...
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