Septembre 2023 : 12 jours en camion dans le sud 🌅​

 


Le projet : voir la mer 

Et surtout découvrir Marseille. 

En camion l'avantage, c'est de pouvoir se déplacer sans contrainte. Partant du Lot, en douze jours nous serons passés par huit villes : Carcassonne, Agde, Nîmes, Marseille, Cassis, La Ciotat, Les Baux-de-Provence, Arles. 

Partir en camion

La van life, ça fait rêver sur les réseaux. Mais là on est pas sur pinterest les gars, on est chez les déglingos. Pas d'eau courante, pas de fenêtre ni d'aération dans le camion, évidemment pas de wc ni de douche. Nous manque qu'une ou deux paire de chiens pour être au top. 

C'est vrai qu'un camion comme ça, c'est super discret et on peut le garer partout (trop partout même). 

Il est équipé d'un couchage, de rangements, de lumière, de quoi charger les téléphones ou brancher un mini ventilateur, et d'une glacière.

Nous avons prévu de visiter des villes, c'est une difficulté pratique supplémentaire. 

Le matin pour uriner, me "laver" et mettre mes lentilles de vue, je vais dans les chiottes relativement crasseux d'un intermarché de Marseille dont le parking nous sert de stationnement plusieurs nuits. Sur la route du sud en septembre 2023, nous apprenons que pas mal de toilettes publiques sont fermées à partir d'une certaine heure le soir, et que les douches de plage sont condamnées pour faire des économies d'eau. 

Sur les plages d'Agde, pas un robinet, rien ne serait-ce que pour se laver les mains, même dans les toilettes publiques. Nous n'avons trouvé une douche de plage qu'à Marseille. Une douche froide, en maillot de bain, à côté du bar de la plage où plusieurs personnes prennent un verre. Confort et intimité garantis...non, je déconne. Je me sens relativement humiliée. Demander un tarif spécial juste pour prendre une douche à la piscine de Nîmes, ou se brosser les dents dans la rue pas loin du camion et devoir attendre que des badauds soient passés pour recracher l'eau dans un massif de fleurs, sont également des trucs que vous ne vous retrouvez pas à faire, je suppose, quand l'amour ne vous a pas fait perdre toute dignité...

Pour dormir, nous essayons de repérer des rues calmes proches des transports en commun ou bien des petits parkings de grandes surfaces donc, afin de bénéficier des toilettes le matin. Mais ça reste la ville : nous sommes réveillés au doux son des balayeuses et de la circulation. 

Ça, c'est le matin : mais en plus le soir, nous passons souvent un certain temps, tard, à tourner pour trouver un endroit où dormir. Le fun ces soirées !

Parfois les endroits qui semblaient calmes peuvent réserver des surprises : un des derniers jours à Marseille nous sommes stationnés dans une rue tranquille que nous avons déjà utilisée plusieurs fois. Deux hommes s'installent près du camion vers 2h pour casser la croûte, et discutent de foot sans discontinuer jusqu'à 5h. Uniquement de foot. Jusqu'à 5 heures...

A Agde nous avons la chance de trouver un endroit gratuit et tranquille à 10 mètres de la plage (et de toilettes publiques, le graal !). Le réveil le lendemain, tôt, alors que la plage est quasi déserte, est un super moment (sans ironie). J'ai profité de la matinée à marcher sur le sable et à bouquiner en regardant le jour se lever.  

 

Le camion offre donc l'avantage de la liberté de mouvement et de l'économie du logement, mais au prix du confort et de la tranquillité d'esprit s'il est peu équipé et que vous êtes en ville. Nous n'avons jamais cuisiné par discrétion (afin de ne pas sortir le réchaud sur les parkings ou dans la rue...quoique, peut-être par flemme aussi), nos dépenses en boulangerie et restos sont donc assez faramineuses, ce qui nuance l'aspect économique...et nous amène au deuxième point...

 

La nourriture

Les boulangeries de Marseille : stupeur ! Les parts font deux fois celles du reste du monde connu. J'ai vu des parts de flan monstrueuses en épaisseur tant qu'en largeur, qui semblaient faites à la mesure de quelque géant susceptible de débouler. Des navettes longues comme ma main. Des cookies larges comme ma tête (bon, j'exagère). Il y a un bon choix de quiches aux légumes, champignons, lardons, et les salades sont toujours suggérées avec un petit pain. On trouve des boulangeries qui proposent des pâtisseries classiques et des maghrébines. Le tout est de bon à très bon et le prix n'est pas forcément élevé compte tenu des quantités.

 

Autre super point des grandes villes : trouver de bons restaurant accessibles de tous les pays. Nous avons profité d'un couscous (9 euros) et d'une copieuse soupe pho aux nouilles et ravioles de crevettes (11 euros).  

J'ai goûté les fameuses navettes à la fleur d'oranger dans trois endroits différents : aucune n'avait le même goût. Celles du four des navettes, plus ancienne boulangerie de Marseille (1781), sont pour le moins particulières. 

 

Marseille 

J'ai bien aimé cette ville : l'animation, le dépaysement, la mer à l'horizon, les savonneries, la Citadelle, les impressionnants massifs montagneux qui entourent l'agglomération. Mais peu importe où l'on va ici, même dans des petits coins plus tranquilles et éloignés, il y a toujours foule. La ville est bondée, les places moins nombreuses que les voitures, ce qui explique les libertés prises avec le stationnement (pour expliquer les feux rouges grillés, là, c'est autre chose...). 

 

Les Marseillais sont directs et ne vous laissent pas tergiverser longtemps.

- Bonjour, c'est ouvert ?

- Est-ce que ça a l'air d'être fermé ? 

Dans les commerces ou dans la rue, on assiste à des mises au point entre employés ou des engueulades publiques qui se passeraient probablement en privé en Auvergne et dans le Limousin. 

Les calanques, de petits coins de paradis, se méritent et sont également très fréquentées. J'ai eu un peu de mal à suivre mon binôme à travers cette caillasse montagneuse sur le trajet de la calanque de Sugiton et d'En Vau. Il me conseille de faire des pas plus grands et d'avoir plus confiance en moi dans les descentes. Lol.

 

De loin, l'eau est bleu profond et vert turquoise, de près elle brille de mille feux sous le soleil et on y voit jusqu'au fond. Passé le froid mordant qui coupe le souffle et engourdi les jambes, (peut-être accentué par la chaleur de l'air), on peut nager un peu sous la surface pour observer un paysage aussi beau qu'à l'air libre. Des poissons argentés grignotent tranquillement la végétation sous-marine. Bon, les gens ne font pas les fiers en marchant sur ces plages de gros galets : on oublie pas deux fois ses sandales d'eau...


 
Marseille n'est pas à côté et en partant, je ne sais pas si je reviendrai un jour. Je suis heureuse d'avoir découvert cette grande ville pleine d'histoire et de vie, jonction entre la France et le Maghreb, ville que l'on a souvent quitté ou découvert par la mer. La dernière ville française que mon grand-père voit en partant pour l'Algérie, la première que ma grand-mère découvre en arrivant en France.
 
De retour en Corrèze, mes chères collègues, ravies de mon attention, se cassent les dents sur les navettes imbibées de fleur d'oranger que je leur distribue en répandant un millier de miettes sur leurs bureaux. Un joyeux souvenir de plus !

Au revoir Marseille !





Commentaires

  1. Je me suis régalée à te lire 📖 par contre j’ai une réclamation ! Je n’ai pas eu de navette sur mon bureau 😉🫶🏼

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    1. Ah malheur, qu'ai je fait ! Mais bonne nouvelle, il m'en reste et elles se conservent un an !

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